Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Londres. Et tels de ces pêcheurs que guignaient les racoleurs pour la marine au seuil des cabarets vendaient des poissons chers et estimés : Buy my maids ; and fresh soles ! (Achetez-moi des anges de mer et des soles fraîches !)

De robustes laitières apportaient, dès le matin, le lait de leurs vaches dans certaines rues de différents quartiers. King-Street surtout en était encombré et retentissait de leurs cris : Any milk below, maids ? (Vous faut-il du lait, en bas, les servantes ?)

La marchande de riz au lait s’installait avec son attirail et sa chaise au coin des rues populeuses, les enfants pauvres, les décrotteurs, les ramoneurs se délectaient de la friandise qu’elle leur servait dans une tasse sale avec une cuillère plus sale encore : Hot rice milk ! (Du riz au lait tout chaud !)

La marchande d’almanachs en vendait de toutes sortes en criant : New almanacks, news ! Some lies, and some true. Buy a new almanack ! (Almanachs nouveaux, nouveaux ! Il y en a qui mentent, d’autres qui disent vrai. Achetez un almanach nouveau !)

L’almanach contenait les renseignements les plus utiles, des prédictions, les jeûnes, les fêtes, les jours fériés, les changements de la lune, la table pour calculer l’intérêt, la liste des rois, l’époque où commencent et finissent les termes, etc.

Les pommes de terre, dans certaines provinces, forment la base de la nourriture des pauvres gens ; dans le Connaught, dans le Cheshire, ils dévoraient avec joie les pommes de terre et le lait caillé et se passaient le plus souvent de viande. À Londres même, les pommes de terre coûtaient bon marché. Potatoes ! o ! Two pound a penny ! fîve pound two pence ! (Les pommes de terre ! oh ! Deux livres pour un penny ! cinq livres pour deux pence !) Mais ce mets était réputé grossier et réservé aux gens du commun.