Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/28

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est connue de tous ceux qui ont voulu dépenser six guinées pour se procurer cette jouissance. Nous eûmes, dans cette partie, deux sœurs fort jolies qu’on appelait les Garich. »

Il y avait aussi, à Londres, des maisons discrètes où l’on trouvait deux ou trois filles. Mais le premier seraglio venait à peine d’être ouvert par Mrs. Goadby, qui mérita le surnom de la grande Goadby. C’est elle qui donna à son établissement le nom de seraglio. Elle avait un grand nombre de femmes à demeure, qui devaient boire ferme la nuit avec les soupeurs, et, le jour, brodaient, jouaient de la guitare en buvant du lait d’amandes. Les clients ne venaient guère qu’après la fermeture des théâtres.

Les seraglios se multiplièrent vite.

Voici réimprimées d’après un ouvrage rare, Les Sérails de Londres, livre traduit de l’anglais, les descriptions des lieux de prostitution à Londres, au XVIIIe siècle :

« Ce siècle d’avancement[1] et de perfection dans les arts, les sciences, le goût, l’élégance, la politesse, le luxe, la

  1. Les Sérails de Londres ou les Amusements nocturnes, contenant les scènes qui y sont journellement représentées, les portraits et la description des Courtisanes les plus célèbres et les caractères de ceux qui les fréquentent. Traduit de l’anglais. Paris, 1801. Ce livre, publié chez Barba, relate l’état de la galanterie londonienne bien avant la date où il fut publié à Paris, et traite des maisons de débauche de Londres, à peu près à partir de l’époque où parut le roman de John Cleland.