Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/52

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au couvent, afin d’attirer constamment l’attention des passants.

« — Les heures des sœurs pour le coucher et le lever sont différentes ; elles sont relatives aux vigiles qu’elles doivent observer et au nombre des saints qu’elles doivent fêter : car, à cet égard, sainte Charlotte est très rigide et dans le cas de quelque manque ne leur fait pas de rémission. Dans les jours non fêtés, la plus grande régularité et le décorum le plus strict sont observés ; alors les nonnes se trouvent toutes réunies aux heures réglées du couvent.

« — Ces vigiles et ces prières étant considérées comme le principal établissement de cette institution, rien ne peut donner de plus grande satisfaction à sainte Charlotte que de trouver dans chaque sœur cette ferveur et dévotion qui caractérisent particulièrement cet ordre ; mais comme l’approbation de leurs confesseurs est, dans ces occasions, généralement témoignée par une croix en diamants ou quelques autres présents de prix, alors il est permis à chacune des nonnes, tant qu’elle reste dans le séminaire, de porter ces croix, en forme de collier, sur le sein.

« — Comme cette institution n’est pas trop rigide et qu’on n’y envisage que l’éducation agréable du sexe, on n’y interdit point la musique et la danse ; au contraire, il y a des maîtres attachés au couvent qui enseignent ces deux arts, dont la plupart des sœurs ont tiré le plus grand avantage : on y joue à chaque instant de la guitare et on y exécute des cotillons et même le menuet de la cour avec une réputation sans pareille.

« — Il y a un docteur attaché au monastère qui, suivant l’occasion, agit doublement comme médecin et confesseur ; il ne prend point d’honoraires.

« — En un mot, tous les plaisirs innocents d’une vie agréable et la félicité sociale règnent, sans mélange, dans