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CHAPITRE VII

LES SYMBOLES

Idéogrammes.

Qu’est-ce donc que cette Roue des choses, cette Roue de la loi, dont le bouddhisme, qui l’avait reçue des Brahmanes, fit le point de départ de son enseignement parce que tout en procède, comme tout y ramène, par l’universelle vertu de l’enchaînement des phénomènes ? Partout aux monuments bouddhiques s’inscrit le symbole de la Roue, souvent encadrée de deux cerfs qui rappellent le Parc aux cerfs de Sarnath, près de Bénarès, où le Bouddha fit entendre sa première leçon[1]. C’est le symbole par excellence. Expliquons-nous sur la nature et les fonctions des symboles, d’abord.

Le symbole religieux est le signe représentatif, l’image schématique d’une interprétation du monde, faisant figure d’évocation. La religion commandait d’autant plus l’emblème qu’elle jaillit de l’homme à l’éveil de la connaissance, quand le langage en était à ses premiers essais, et que le besoin de dépasser l’effort d’une transmission orale n’avait pas encore abouti à l’établissement d’une écriture. En réalité, les symboles sont le début de l’idéographie, gravée, peinte, ou modelée, qui s’est maintenue, par la force des traditions, tout au travers des pré-

  1. Une petite chambre, avec une singulière plate-forme de maçonnerie pourrait être, en effet, la salle de conférences où, devant deux ou trois disciples, la première des quatre leçons fut donnée. On en trouve le texte en caractères Pâli, gravé sur des tablettes d’or, au temple de Kandy.