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au soir de la pensée

gravitation ou se révèlent, en pleine lumière et dans un état de violence incomparable, les réactions motrices de tous les astres, visibles ou invisibles selon des cycles qui aboutissent aux plus grandioses manifestations d’une éternelle sensibilité ? Mieux encore, les cycles planétaires, dérivés des cycles stellaires, montrent la sensibilité cosmique dont ils sont le produit en pleine correspondance d’activités avec l’électron, du plus grand au plus petit. De même avons-nous observé que complexes inorganiques et organiques ne cessent de se manifester en toutes compositions de communes énergies. La cellule est un individu, d’une autre complexité que le cristal. Cependant, les réactions de sensibilité auxquelles il se trouve soumis n’en attestent pas moins un état d’activité par les composantes desquelles il est déterminé. Ainsi pour la cellule et son plasma.

Quand nous arrivons au neurone, les caractères de différenciations ne peuvent que s’accuser d’une façon plus précise pour des achèvements d’autres complexités. Série évolutive du complexe organique, le neurone, organe de résonnance où se systématisent des sensibilités diffuses pour des réactions synthétiques, n’est qu’un commutateur. Il suffit qu’il manifeste les correspondances du dehors et du dedans — tel le diapason — pour qu’il en réalise les mouvements. Par lui, les sensations de plaisir ou de douleur (obtuses ou aiguës) se répandent en des vibrations spasmodiques diversement graduées. Sensibilités physiques et morales ne peuvent évoquer qu’accords ou discordances entre le monde extérieur et les surfaces organiques d’une sensibilité particulière ou généralisée. Avec la qualité des composantes s’atteste la valeur d’un équilibre ou d’un déséquilibre de personnalité.

De la naissance à la mort, c’est la rencontre des correspondances de l’être et de l’ambiance qui fait les déterminations de notre vie. Depuis la segmentation de l’ovule jusqu’à la naissance, déjà le monde retentit en nous par des compositions d’évolutions héréditaires dont la complexité se déroule selon des lignes directrices qui se peuvent repérer. Peut-on vraiment régler efficacement les déterminations de la vie hors des jalonnements de l’observation positive ? Les mots, fixant des figures d’idées, s’offrent pour exprimer nos sensations de con-