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l’atome

ci[1]. Les propriétés physiques et chimiques étant sous la dépendance de la masse et du mouvement des électrons extérieurs, les propriétés de l’atome sont représentées, non par le poids atomique, mais par la charge du noyau. Au moyen d’une série de déductions on en vient à se faire une idée approximative de l’orbite, de l’électron planétoïde évoluant autour du noyau.

À titre d’exemple, sir Ernest Rutherford nous fait le tableau suivant de l’atome le plus lourd, celui de l’uranium : « Au centre de l’atome se trouve un petit noyau entouré par un groupe tourbillonnant (swirling) de 92 électrons, tous en mouvement dans des orbites définis, et occupant, sans le remplir, un volume considérable en comparaison de celui du noyau. Quelques-uns des électrons décrivent une orbite presque circulaire autour du noyau. D’autres, des orbites plus rapprochées de l’ellipse dont les axes sont en rotation rapide autour du noyau. Le mouvement des électrons des différents groupes n’est pas nécessairement borné à une région définie de l’atome. Les éléments définis d’un groupe peuvent pénétrer profondément dans la région principale d’un autre groupe, donnant ainsi un exemple d’entre-croisement ou de couplement des groupes divers.

...« La vitesse maxima de tout électron dépend de sa distance, plus ou moins rapprochée du noyau. L’électron le plus éloigné aura une vitesse minimum de plus de 1 000 kilomètres à la seconde, tandis que le plus rapproché aura une vitesse moyenne de plus de 150 000 kilomètres à la seconde : la moitié de la vitesse de la lumière. Quand nous essayons de nous former une image de l’extraordinaire complexité du système électronique, nous pouvons nous étonner qu’il ait été possible de découvrir un ordre dans l’apparent désordre de ses mouvements[2]. »

  1. « On peut dire que les diamètres des divers atomes sont certainement inférieurs au cent millième (peut-être au millionnième) de millimètre, et que la masse, même pour les plus lourds (tel l’atome d’or) est certainement inférieure au cent millième (peut-être au cent millionnième) de trillionnième de gramme (Jean PERRIN, Les Atomes).

    Plus loin, M. Jean PERRIN nous expose comment on a pu découvrir et peser l’atome d’un corps simple dans des nébuleuses si lointaines que leur lumière met des siècles à nous parvenir.

  2. Comme l’avait si profondément pressenti Pascal, on voit que l’émerveillement de notre voûte céleste, parsemée de systèmes solaires et de nébuleuses