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Page:Clemenceau - Grandeurs et misères d'une victoire, 1930.pdf/187

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la rhénanie indépendante

Landau un rôle capital. Le 12 avril 1919, moins de deux mois après, il écrivait : « Notre profession de foi en faveur de l’esprit allemand est chose indiscutable[1]. »

Ce qui n’empêche pas M. Vial-Mazel de conclure :

« A ce moment il semble bien que la France n’a qu’un signe à faire pour que naisse, sans l’ombre d’opposition, la République palatine. » Où a-t-il vu cela ?

Venons-en aux événements qui se déroulèrent à Mayence et à Wiesbaden.

En janvier 1919, des comités s’étaient formés à Mayence et à Wiesbaden, pour « travailler » avec Cologne.

Réunis en un « Comité Nassau-Hesse rhénane », ces comités chargèrent le docteur Dorten, ancien magistrat, d’entrer en relations avec Cologne, et c’est ainsi que Dorten assista à cette fameuse réunion du 1er février dont j’ai parlé plus haut.

Lorsque le Comité Nassau-Hesse rhénane apprit que le Comité rhénan, institué à Cologne ce 1er février, ne s’était pas réuni une seule fois pendant le mois de février, il remit, le 27 février, un ultimatum au bourgmestre Adenauer, le sommant d’obtenir, avant le 4 mars, une déclaration formelle de ce Comité.

Le 4 mars, Adenauer répondit qu’il ne pourrait

  1. Quant à M. Richter, cet autre député qui assistait à l’ « Assemblée de notables » du 22 février 1919, son rôle ne paraît pas non plus avoir été très net. C’est lui qui disait à l’Etat-Major français, le 21 mars : « M. de Winterstein fera un très bon président de la République. Tous les fonctionnaires marcheront derrière lui. » Or c’est ce Winterstein que nous fûmes forcés d’expulser, en mai : il avait fait arrêter quatre autonomistes.