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Page:Closset - L’Ombre des roses, 1901.djvu/17

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MATIN BÉNI.


à Mr et Mme L. G.


Le soleil gris et pur d’un matin de septembre,
Les feuilles baignées d’eau, brillantes dans les branches,
Une vapeur de ciel descendue en lumière,
Et remontée au ciel, lente, bleue et légère.

La Forêt sans rumeur doucement élevée
Vers la candeur fragile de ce reste d’été,
Quelques oiseaux chantant — les roses toutes roses
Perdant leurs frais pétales en de débiles poses,
Et la grâce envolée des sveltes capucines !…

À peine remuée de délices intimes,
Votre âme dans ce mois des feuilles envolées
Prend la grâce captive des sveltes capucines…

Allez, avec au cœur votre lente prière,
Et suivant le conseil divin de la lumière
Cueillez toutes les fleurs solitaires et calmes
Dans les chemins cendrés d’une ombre diaphane,

Et que ce jour bénisse de ses palmes, votre âme !

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