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Page:Closset - L’Ombre des roses, 1901.djvu/38

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LES VOILES.



Le bleu du ciel est si pâle, si pâle
Sur la pâleur brillante de la mer !
Une voile a passé, blanche comme ton cœur…
 
Entre les pins tranquilles j’ai regardé la mer,
Ce doux pays marin s’en va de plage en plage…
La mer est plus légère qu’un sanglot de bonheur. —

Des barques ont des voiles, et d’autres vont, sans voiles…
Les mots bateaux et voiles sont l’âme de mon âme,
Entends-les naviguer de mon cœur à ton cœur. —

Tout est convalescent. — Près de l’ancien cottage
Le jardin dort, ainsi qu’un enfant bohémien
Sauvage et doux, avec des fruits dans ses deux mains.
 
La mer ! la mer ! Il fait trop tendre, il fait trop vague…
Tout est convalescent. — Écoutons les pins verts
Qui chantent, tristes, dans ce jardin près de la mer.


Irlande, 1899.
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