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Page:Closset - L’Ombre des roses, 1901.djvu/48

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I



Les obscures chansons qui passent
Sous mon front, cet après-midi,
Comme les bouleaux des taillis.
Tremblent d’automne, résignées…
Et leurs sveltes corps nus s’effacent
Dans les brumes de mes pensées.

Elles s’en vont, inexprimées,
À travers l’âme, toutes pures,
Et mon silence les rassure.
Ce sont de frêles épousées
Pour mon cœur banal et fidèle,
Et j’ignore presque tout d’elles,
Mais je les aime — c’est assez !…
 
C’est assez d’aimer et le dire
Par ce doux-pâle après-midi
À ce qui ne peut pas en rire,
Les rideaux clairs, les bouleaux gris,
Et ces chansons qui viennent, vont,
Mystérieuses, sous mon front…

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