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PROPOS JAPONAIS

Les harengs, au printemps et à l’été, viennent passer un mois environ dans les nombreuses petites baies de Saghalien. Ils sont en bancs très serrés, et parfois ils viennent si près du bord, au moment du flux, qu’un grand nombre, lorsque la mer se retire, se voient surpris et restent en tas sur le rivage. Alors les pêcheurs n’ont qu’à les ramasser à la pelle et à en remplir des voitures.

Les saumons entrent aussi en foule dans les rivières de l’île. Ils y viennent pour déposer leurs œufs dans le ruisseau même où ils sont nés. Ils sont alors si nombreux qu’on peut parfois les prendre avec la main. Cependant, ils diminuent rapidement, paraît-il, parce que les pêcheurs les prennent avant qu’ils aient déposé leur frai.

Au Kamtchatka, ils sont moins inquiétés ; aussi y nagent-ils en rangs si serrés qu’ils peuvent, dit-on, renverser un bateau de pêche.

Il y a encore beaucoup d’autres poissons, soit dans les rivières, soit près des côtes de l’île ; mais on les dédaigne. Parmi la faune marine, les indigènes tuent surtout le phoque, dont la peau leur sert à se confectionner des vêtements et des bottes.

Quant aux mines, on en a découvert, paraît-il, toute une variété. Les montagnes de l’île recèleraient du cuivre, de l’or, de l’argent, du marbre. Mais ces mines étant encore inexploitées, on ne peut se faire une idée juste de leur richesse.

En revanche, on recueille, en assez grande quantité, l’ambre, qui se trouve sur le bord de la baie de Patience. De même, on croit pouvoir tirer grand profit des lacs de pétrole découverts au nord, sur la rivière Nutow. Pour le moment, la grande exploitation minérale de l’île est celle du charbon, dont les montagnes contiennent beau-