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n’avaient pas hésité à sacrifier toute une journée, pour rendre ce pieux devoir à un homme d’une autre religion que la leur. C’était, m’a-t-on dit, dû à la haute considération, dont ce brave chrétien avait toujours joui dans ce village : ses vertus vraiment remarquables l’avaient fait respecter et aimer des païens eux-mêmes.

Je rentrai à Asahigawa à cinq heures de l’après-midi. Le soleil dévalait maintenant à l’horizon et disparaissait devant les ténèbres qui recousaient patiemment leur triste voile déchiré depuis l’aurore ; tandis qu’à l’opposé, sous une lune encore pâle et timide des petits nuages moutonneux accouraient faire la caravane.