L’enfer des sables
I
S. O. S.
Un reste de clarté traîna encore un instant sur la mer puis s’éteignit. Les vagues, bleues une minute auparavant, se noyèrent d’ombre. Dans le ciel couraient des nuages livides, créant une atmosphère de naufrage, de désastre. Mais entre les nuées, une étoile trembla, s’alluma, petite lampe perdue dans l’infini, semblable au phare qui rend l’espérance au navigateur. Jean Saint-Flavien, la tête levée, regarda cette étoile, soupira et alluma une cigarette. Le vent, soufflant par intermittences, en avivait le point rouge qui, la seconde d’après devenait invisible. Le jeune homme se retourna et son regard plongea, au delà des pylônes de l’aéroplace, dans l’espace obscur, là où, après les maisons des Européens édifiées en briques crues, séchées au soleil, celles des Noirs construites en terre, commençait, menaçant et mystérieux, le Sahara, des Maures.
C’est une des plus belles vertus françaises d’être héroïque sans le savoir. Jean Saint-Flavien, pilote de ligne de la Société de Transports Aériens et chef de l’Aéroport
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