dernes, et souvent tenté par une technique dont il connaît les moindres ressources, Satie se privait volontairement pour « tailler en plein bois », demeurer simple, net, lumineux. Mais le public exècre la franchise.
¶ Chaque nouvelle œuvre de Satie est un exemple de renoncement.
¶ L’opposition que fait Erik Satie consiste en un retour à la simplicité. C’est, du reste, la seule opposition possible à une époque de raffinement extrême. La bonne foi des critiques de « parade » qui ont cru que l’orchestre en était un charivari ne peut donc s’expliquer que par un phénomène de suggestion. Le mot « cubisme » prononcé à tort (pour ne pas en perdre l’habitude), leur a suggéré un orchestre. Sinon, la partition toute simple de « parade » rend inexplicable une colère que l’audace polyphonique du « sacre du printemps » par exemple, légitimait en quelque sorte.
¶ Les musiciens impressionnistes ont cru que l’orchestre de « parade » était pauvre parce qu’il était sans sauce.