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LES COUSINES DE LA COLONELLE


et se retirèrent chacune dans leur chambre pour réfléchir aux incidents de la matinée.

Un mariage dans un logis, c’est toute une affaire.

L’annonce de la perspective du sien troublait moins Florentine que sa sœur, non que celle-ci l’enviât, elle l’aimait trop pour cela ; elle avait l’âme élevée ; c’était une bonne nature ; de plus, elle aimait sincèrement sa sœur ; mais les paroles dites par Mme Briquart, en déchirant un coin du voile de leur position, dont jamais la pensée n’avait effleuré son esprit, soulevaient tout un monde d’inquiétudes.

— Sans fortune, se disait-elle, par conséquent condamnée à rester vieille fille ou à devenir la compagne, soit d’un vieillard amoureux, soit celle d’un imbécile. Qui donc autre, dans notre beau pays de France, épouse une fille sans dot !

C’est gai !

Cependant, jamais je ne me résignerai à cela.

Tout dans la nature répète à satiété le mot amour ; il est dans tous les livres, depuis les classiques jusqu’aux romantiques ;