Page:Coeurderoy - 3 lettres au journal L'Homme.djvu/13

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que j’aie perdu le respect de moi-même au point de me faire l’esclave de tous pour parvenir à fonder une école. Le persiflage, citoyen, est une arme à deux tranchants qui blesse bien plus celui qui la dirige que celui contre lequel elle est dirigée. J’ai été douloureusement surpris de la trouver dans des mains aussi habiles que les vôtres. J’aurais attendu de votre intelligence et de votre cœur autre chose que cela. Je vous aimais mieux comme je vous ai connu. Mais je vous aime encore. Il m’est pénible de rompre avec des personnes qui m’avaient jugé digne de leur affection et à qui j’avais donné la mienne.

Sur ce, Vive l’universelle Guerre ! Vive l’universelle Révolution ! Et vivent les Cosaques qui nous apportent l’une et qui forceront l’autre ! Ne sont-ils pas nos frères ? — J’y tiens, et je m’y tiens. — Qui vivra, verra !

Sur ce, hombre (homme), — c’est le salut espagnol, il vaut mieux que le salut républicain — que Dieu vous garde ! Pour moi, je reste dans l’espoir de vivre en dehors de tout parti et de toute secte, comme un franc anarchiste. Cela me dispensera dans cette vie et dans l’autre des palabres parlementaires.

Agréez, citoyen rédacteur en chef, mon fraternel salut.

Ernest CŒURDEROY.




Dans cette discussion, le citoyen Charles Ribeyrolles n’ayant été que le porte-plume d’une raison sociale, je saute par dessus lui pour courir droit à la direction suprême du journal l’Homme. Je veux cependant témoigner au citoyen Ribeyrolles la douleur que j’éprouve à voir son intelligence, son jugement et ses amitiés particulières à la merci des intérêts d’un parti….. Quel siècle que celui dans lequel les hommes qui ont le plus de talent travaillent avec ceux qui ont le plus d’argent et d’influence ! Et quelles exploitations inouïes dans le XIXe siècle ! Croyez bien, lecteurs, qu’il y a un monopole en démocratie comme en tout autre institution civilisée. Je me fais fort de le démontrer quelque jour.