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sombre troublait seul le silence terrible qui m’environnait, et l’agitation des nuages, qui m’annonçait une pluie prochaine, était le seul mouvement que j’apperçusse dans la nature. La plus sombre mélancolie ne tarda pas à s’emparer de moi, et mon imagination se livra aux plus accablantes pensées. Dix fois je voulus reprendre la route par laquelle j’étais venu, dix fois une certaine pusillanimité, suite ordinaire d’une première démarche timide, et l’irrésolution si naturelle au malheureux qui craint de rencontrer partout un ennemi, me retinrent, et m’ôtèrent la force de me résoudre à quelque chose. La pluie, dont j’étais menacé, me fit ce-