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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/127

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CHAPITRE ii.

Austerlitz. — Iéna. — Les Grognards.

La joie que nous éprouvions de quitter Boulogne fut bientôt calmée. On nous fit faire des marches dont rien ne peut donner l’idée ; nous étions jour et nuit sur pied ; il fallait, dans les rangs, se tenir les uns les autres pour ne pas tomber de fatigue et de sommeil. Quelques-uns se jetaient dans les fossés, et il était impossible de les en tirer. Les coups de plat de sabre n’y réussissaient pas. En vain la musique jouait, en vain les tambours battaient la charge ; nous n’avions plus le courage d’avancer. Quand nous fûmes arrivés sur les hauteurs de Saverne, d’où l’on aperçoit le beau clocher de Strasbourg, l’espoir de nous reposer prochainement nous ranima un peu. Néanmoins, on fut obligé de