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DU CAPITAINE COIGNET.

lon de Seine-et-Marne ; il dit à notre capitaine Merle de nous faire manœuvrer devant lui ; il fut surpris : « Mais c’est des vieux que vous faites manœuvrer. — Non, lui dit le capitaine, c’est la compagnie du bataillon auxiliaire qui a été formé à Fontainebleau. — Je suis content de cette compagnie. Faites-la rentrer au bataillon. Tenez-vous prêts à partir. »

Nous reçûmes l’ordre de partir pour le camp de Dijon qui n’existait pas, car je ne l’ai pas vu. Nous partîmes toute la division ensemble pour Corbeil, où Chambarlhac nous fit camper dans les vignes de ce brave département de Seine-et-Marne qui avait fait tant de sacrifices pour notre bataillon ; tout le long de la route nous avons ainsi campé. D’Auxerre, il nous amène à Sainte-Nitasse ; les citoyens voulaient nous loger, ils nous amenaient des voitures de bois et de paille[1]. Tout cela fut inutile ; il fallut brûler leurs paisseaux et couper leurs peupliers. On nous appelait les brigands de Chambarlhac, cependant il ne couchait pas au bivouac avec ses soldats. Cette vie dura jusqu’à Dijon, où on nous logea chez le bourgeois ; nous y restâmes près de six semaines.

Le général Lannes forma son avant-garde, et il partit pour la Suisse ; nous ne partîmes que les derniers de Dijon pour Auxonne où nous lo-

  1. Pour se chauffer et coucher au bivouac.