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AVANT-PROPOS.

sortait de la bouche du maréchal, tant il frappait. »

Quand ils avaient des exemples de cette taille, croyez que nos soldats ne restaient pas en arrière ; ils eussent rougi de le céder à leurs officiers. C’est ainsi qu’un petit voltigeur resté seul au Mincio suffit pour ramener au feu sa division en retraite121. Les grenadiers d’Essling et de Wagram se disputent l’honneur de marcher à la mort comme canonniers volontaires247, 254. Il faut aussi lire l’histoire de ce mameluck s’élançant une dernière fois dans la mêlée d’Austerlitz pour y conquérir son troisième étendard, et ne reparaissant plus473. N’oublions pas ce fourrier qui perd sa jambe à Eylau, et marche seul à l’ambulance, avec deux fusils pour béquilles, en disant : « J’ai trois paires de bottes à Courbevoie ; j’en ai pour longtemps201. » Nous tombons ici dans la facétie, mais à des heures où les plus gais ne rient plus, la facétie devient un héroïsme dont l’effet est certain sur des Français.

On a fait bien des études sur Napoléon ; je n’en connais pas une où l’homme soit mieux