Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/344

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teurs du village où ils ont pu tomber ; il fait partir 50 chasseurs à cheval et les juifs pour les conduire. À moitié chemin, ils rencontrèrent les paysans opprimés qui venaient chercher du secours. Ils arrivèrent à minuit et entourèrent le village où ils surprirent les Espagnols endormis ; ils les saisirent, les désarmèrent, mirent leurs fusils dans une charrette. Les hommes furent attachés dans de petites charrettes bien escortées.

Le matin, à 8 heures, les 133 Espagnols arrivaient et étaient déliés de leurs entraves. Le colonel les fit mettre sur un rang et leur dit : « Vous vous êtes mal conduits, je vais vous former par ordinaires ; y a-t-il parmi vous des sergents ou des caporaux pour former vos ordinaires ? »

Voilà deux sergents qui font voir leurs galons cachés par leurs capotes : « Mettez-vous là. Y a-t-il des caporaux ? »

En voilà trois qui se font connaître : « Mettez-vous là ! Il n’y en a plus ?… C’est bien ! Maintenant, vous autres, tirez un billet ! »

Celui qui tirait un billet blanc était mis d’un côté, et celui qui tirait noir était mis de l’autre. Lorsque tout fut fini, il leur dit : Vous avez volé, vous avez mis le feu, vous avez fait feu sur votre officier ; la loi vous condamne à la peine de mort ; vous allez subir votre peine…, je pouvais vous faire tous fusiller ; j’en épargne la