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les cahiers

Pendant la journée du 17 octobre, les deux armées restèrent en présence sans se livrer à aucun acte d’hostilité. Le 17, à midi, l’Empereur m’envoya par un aide de camp l’ordre de partir avec la maison composée de dix-sept attelages et de tous ses piqueurs, avec le trésor et les cartes de l’armée. Je traverse la ville, j’arrive sur le champ de bataille, à gauche, près d’un grand enclos, bien masqué. J’avais l’ordre de ne pas bouger. Me voilà établi, les marmites au feu. Le lendemain, 18 octobre, de grand matin, l’armée coalisée prit encore l’initiative. Je voyais de ma position les divisions françaises se porter en ligne sur le champ de bataille. Je découvrais toute l’étendue du front de bataille ; de fortes colonnes autrichiennes débusquaient des bois et marchaient en colonnes sur notre armée. Voyant une forte division d’infanterie saxonne marcher sur l’ennemi avec 12 pièces de canon, je donne l’ordre à tous mes hommes de manger leur soupe et de se tenir prêts à partir. Je pars au galop sur la ligne, suivant le centre de cette division ; mais les voilà qui tournent le derrière à l’ennemi et tirent à toutes volées sur nous.

J’étais si bien monté que je pus rejoindre mon poste que je n’aurais pas dû quitter. Une fois de retour, j’avais repris mon sang-froid et je dis aux piqueurs : « A cheval de suite pour retourner à Leipzig. » Deux minutes après, un