Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/430

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avez droit comme faisant partie du bataillon sacré à 300 francs, vous irez les toucher place Vendôme, 3. Tous les jours, vous viendrez prendre mes ordres, et vous passerez aux Tuileries à midi. »

Je pris congé de mon général, je me rendis faubourg Saint-Honoré, et présentai mon brevet au maire qui dit après l’avoir lu : « Vous êtes le frère du logeur du marché d’Aguesseau ? — Oui, Monsieur. — Vous êtes vaguemestre du grand quartier général. Je voudrais avoir l’état des ayants droit dans chaque grade, et du nombre de rations par grade. — Je vous remettrai cela, j’en prendrai note. — Vous me rendrez service, crainte d’abus. — Vous l’aurez sous trois jours. — Depuis quand êtes-vous à Paris ? — Depuis dix jours je suis à mon compte. Je ne pouvais me présenter sans ordre pour avoir mon logement. — Eh bien, vous y avez droit depuis votre arrivée à Paris ; tout le bataillon sacré est logé chez le bourgeois. Je vais vous donner un billet de logement daté de votre arrivée à Paris pour vous faire toucher un tiers en sus de votre paye, et pour votre logement (6 fr. par jour). » Je partis avec la main pleine de pièces de cent sous chez mon frère où j’avais mon logement et mon domestique. Le lendemain, je vais place Vendôme, 3, chercher mes 300 francs de gratification du bataillon sacré. Arrivé près du capitaine qui commandait la 3e compagnie