Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/95

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votre dame, et elle désire la connaître. — Je vous prie de m’en donner avis. — C’est juste, il ne faut pas surprendre madame, qui fait si bien les honneurs de chez elle. »

Monsieur et madame viennent nous retrouver, et sont surpris de voir la grande allée terminée : « Ah ! c’est joli ; je suis content, c’est bien travaillé. Tu pourras te promener et t’asseoir, voilà de beaux bancs. Jean va nous ruiner avec ses folies. — Ne te dérange pas de huit jours pour qu’il finisse mon jardin. Je t’en prie. Je voudrais que ça soit sablé. — Eh bien ! je vais surprendre Jean ; nous allons faire détourner l’eau qui passe sous le petit pont, et il pourra prendre du sable à son aise, il ne sera pas toujours le plus fin. — Il va rire », dit madame.

Les huit jours suffirent pour finir tout le jardin, et je vins annoncer : Monsieur et madame, votre jardin est fini. Vous pouvez venir le voir. Ah ! si j’avais du sable, ça serait joli. — Eh bien ! Jean, vous en aurez demain ; mon mari a mis le sable à sec, et a fait passer l’eau de l’autre côté du pont. Et demain vous aurez deux tombereaux et des hommes pour charger ; vous n’aurez qu’à le rentrer. — Ah ! madame, nous sommes sauvés. Dans quatre jours, tout sera fini. »

Monsieur et madame nous regardaient de leurs croisées sans venir nous voir. Le jardinier va leur dire : « Tout est terminé. — Voyons cela, ma femme. »