Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/97

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mois et je ne réponds pas d’être prêt à cette époque ; ces tailles sont difficiles à trouver. »

Le voilà de retour à Coulommiers : « Allons, dit-il, partons pour la Normandie, et nous reviendrons par la foire de Beaucaire. Je vais faire venir François de suite, lui donner mes ordres et faire part de notre voyage à ma femme, »

Nous arrivons à Caen ; on nous indique quelques chevaux. Dans tous les environs, nous trouvons quatre chevaux, on en voulait cinquante louis. « Eh bien ! vous les mènerez à la foire, nous verrons cela ! »

Nous visitons tout le pays de Caux : nous trouvons des fermes magnifiques et de beaux élèves ; nous pûmes en choisir quatre très beaux. La foire de Caen fut bonne pour nous. Mon maître en acheta six superbes ; il nous en fallait encore dix. Quant au peuple du pays de Caux, il est magnifique, les femmes surtout, avec leur coiffure belle, haute, large. Les petites femmes paraissent grandes, car leur bonnet a bien un pied de haut ! ça leur fait paraître la figure petite. Le monde et les bestiaux, tout est magnifique.

Nous partîmes pour Beaucaire, où nous trouvâmes nos dix chevaux. Je n’ai jamais vu de si belles foires, tous les étrangers de toutes les puissances s’y trouvent. On dirait une ville bâtie dans une plaine : des cafés, des traiteurs, tout ce que l’on peut voir de plus beau. Il se fait