Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 1er cahier, 2nde edition.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à en donner un peu aux trois piseurs : ceux-ci, après l’avoir étendue avec leurs pieds, se mettent à la comprimer avec le pisoir ; mais nous serons soigneux à ce qu’ils n’en reçoivent, chaque fois, que 3 à 4 pouces d’épais : les premiers coups qu’ils donnent suivent le pourtour du moule ; après quoi, ils battent pareillement dans l’épaisseur du mur ; ensuite ils croisent leurs coups, de manière que la terre se trouve pressée en tout sens. Lorsque deux maçons se rencontrent dans le voisinage de leurs cases à piser, ils accordent les coups de leurs pisoirs, pour battre en même temps sous les liages des cordes, parce qu’ils ne peuvent presser la terre, dans cette place, que difficilement, ou par des efforts obliques ; par ce moyen, toute la longueur du moule se trouve également massivée : celui qui est à l’angle du bâtiment, bat avec soin contre la tête du moule, et, soit par vanité, soit pour raison de solidité, il pose, sur la terre battue, tous les six pouces de hauteur, un petit glacis de mortier contre cette tête, ce qui imite les joints des pierres.

Nous aurons attention que les piseurs n’admettent jamais de nouvelle terre, qu’après qu’ils auront bien battu la première couche ; ce qu’ils doivent reconnoître à leurs coups de pisoir, qui marquent à peine la place sur laquelle ils portent. Lorsqu’ils sont assurés de la perfection, ils appellent les manœuvres pour leur porter de nouvelles terres, qu’ils pressent de nouveau, ainsi de suite, couche par couche, jusqu’à ce que le moule soit entièrement plein.

Cela fait, nous ne craindrons pas de démonter sur le champ l’encaissement. Le pan de terre qui vient d’être fait, d’environ 9 pieds de longueur moyenne sur 2 pieds et demi de hauteur, restera sur son assiette, droit, sans danger d’éboulement : nous ferons donc, de suite, couler le moule sur l’étendue du mur, et nous le laisserons embrasser le pan de mur déjà construit, d’un