Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/37

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fendent, je veux dire qu’elles procurent de petites crevaſſes au piſé, parce que contenant beaucoup de gluten, par conſéquent plus d’humidité, en ſéchant elles occaſionnent ces fentes, ce qui aux yeux des perſonnes, au fait de l’art du piſé, ne les empêche pas de croire à ſa bonté.

4o. Les terres fortes où ſont mêlés de petits graviers, & par cette raiſon, ne peuvent ſervir à faire ni briques, ni tuiles, même aucune poterie, parce que les graviers ſe convertiſſent en chaux dans le four, petillent à la moindre humidité, je veux dire que lorſque l’on a retiré du four les briques, tuiles ou poterie, & qu’on les emploie à quelque uſage, la moindre humidité fait fuſer ces petits graviers réduits en chaux, & forment mille petits éclats défectueux ; les terres graveleuſes, dis-je, dont on ne ſait que faire, deviennent très-précieuſes pour ce genre de conſtruction, puiſqu’avec elles on fait le meilleur piſé.

Je m’en tiendrai à ces principes généraux, de peur d’embrouiller par de plus longues explications l’eſprit de mes lecteurs ; je vais leur indiquer les ſignes par leſquels ils pourront reconnoître les terres propres au piſé ; enſuite je les inſtruirai du mélange qu’ils doivent en faire pour réunir les avantages de l’économie & de la ſolidité.

Des signes naturels qui indiquent les terres dont on peut se servir pour construire des bâtimens en pisé.

Toutes les fois qu’une pioche, ou une bêche, ou la charrue enlèvent dans une pièce de fond des quartiers ou croûtes de terre, c’eſt une bonne marque que la nature de ce terrein eſt bonne à faire du piſé.