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Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/77

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le forgeur la recourbera au tiers de ſa hauteur, ainſi que le repréſente la fig. 4.

On introduit comme aux pelles ordinaires un manche dans ſa douille, mais ce manche doit être plus long & avoir environ 6 pieds de longueur, que les ouvriers ſavent bien diminuer lorſque cela eſt néceſſaire. Comme cet outil ſe démancheroit en le traînant, le forgeron perce deux petits troux à ſa douille, dans leſquels on paſſe un ou deux cloux, qui maintiennent le manche de bois avec l’outil, de manière qu’ils ne peuvent plus ſe ſéparer.

Voyons maintenant comment il faut se servir de ce broyon pour faire le mortier.

Les manœuvres maçons commencent par prendre de la chaux chacun avec une pelle dans le baſſin ou la foſſe où ils l’ont fuſée ou éteinte, & ils l’apportent ſur une place nette bien balayée : après y avoir dépoſé 4 à 5 pelletées de chaux, ils y jettent deſſus le double des pelletées de ſable ; c’eſt à cet inſtant que les broyeurs ſe mettent à travailler. Je dois dire en paſſant, qu’il faut autant de broyeurs que de manœuvres ; ordinairement pour les gros ouvrages on met trois broyeurs & trois manœuvres ; mais pour les petits un broyeur & un manœuvre ſuffiſent. Je dois dire auſſi que ce métier eſt pénible, & que lorſque les manœuvres travaillent, les broyeurs ſe repoſent & réciproquement les manœuvres ; ceux-ci ayant donc apporté ſur la place deſtinée à faire le mortier la chaux & le ſable néceſſaires ſe ſont repoſés, & les broyeurs ont commencé à les corroyer en gliſſant par-deſſus chacun leur rabot, & alongeant en même tems les bras & le corps, puis en les retirant avec le broyon ; c’eſt donc un mouvement continuel de ſe