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Page:Colet - Ce qu’on rêve en aimant, 1854.pdf/100

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SONNETS.

Dans la foule longtemps ainsi reste perdue
L’œuvre que le penseur fit en se consumant ;
Mais la postérité découvre l’inconnue,
Et l’astre inauguré plane éternellement.

Tu chantes, fier poëte, au fond des solitudes ;
Ta lumière idéale échappe aux multitudes ;
Le front découronné tu languis et tu meurs !

Mais ton œuvre survit, immortelle et féconde ;
Bientôt montent vers toi d’enivrantes clameurs :
Ta gloire a rayonné ! l’étoile devient monde !