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Page:Colet - Ce qu’on rêve en aimant, 1854.pdf/118

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SONNETS.

La Poésie un jour m’a dit : « Tu seras reine ! »
Et dans ma frêle main j’ai pris son étendard,
Et je poursuis la route étoilée et sereine
Que l’idéal altier me traçait au départ.

J’entrevois, sur ma tombe, une foule soumise,
Un immortel vieillard me dit. « Tu m’es promise ! »
Et mon front couronné s’appuie au front du Temps.

Reine par son hymen, je renais éblouie ;
La fleur de l’aloès, qui fut close cent ans,
Aux baisers du soleil éclate épanouie !