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Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/167

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premier aspect ; elle servait à étendre le linge et avait pour voisinage une grande cage à poules, entourée d’un treillis ; mais, à onze heures du soir, quand le linge avait été enlevé, quand les volatiles dormaient, rien ne m’était plus doux que de passer là une heure de rêverie ; la ville reposait à mes pieds, entourée de la ceinture brillante de ses boulevards éclairés au gaz. Dans les parties les plus obscures, je distinguais la forme de quelque grand monument à la claire lueur des étoiles ; puis je détournais mes regards de la terre et ils s’attachaient avec extase vers le ciel. Rien n’est enivrant pour l’âme comme ces nuits sereines du Midi où brillent des milliers de constellations. Les étoiles du Nord sont ternes et petites ; celles des pays chauds, détachées sur la pureté de l’éther, s’élargissent à l’œil et brillent comme des escarboucles. Que de fois dans mon enfance