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Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/177

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sultés par la présence d’un être vénal, hostile à tous les nobles instincts de l’esprit et du cœur ?

Je vous ai parlé souvent, madame, d’une bonne femme du village de Mouriès, nommée Reine Picard, qui avait été, dans mon enfance, domestique chez ma mère. J’avais reçu de cette femme les plus tendres soins, et depuis que je me suis éloignée du Midi je retrouvais dans ses lettres naïves l’expression d’une tendresse que le temps n’altère pas. L’an passé, je demandais à Reine de me parler de Servanne, de ce château désert que j’allais revoir aujourd’hui après tant d’années d’absence. Reine me répondit alors par un billet touchant, on dirait le français primitif de Montaigne. « Ma chère dame, me disait-elle, » depuis votre départ, je n’avais pu mettre le pied à Servanne. Cependant, cette année-ci j’ai fait les vers à soie, et j’ai été obli-