d’eau, où, tout enfant, je guidais de mes mains agiles un charmant bateau en forme de cygne. Que d’heures de rêveries j’avais passées, mollement balancée sur les flots clairs de ce bassin voilé par de grands arbres ! Le bateau avait disparu, et le bassin limpide avait été transformé en lavoir par le Belge industriel.
J’entrai dans le jardin ; oh ! mon Dieu ! qu’étaient devenues les plates-bandes aimées par ma mère, les œillets, les primevères, les belles-de-nuit, dont le parfum la charmaient. ; et ce kiosque en treillis couverts de roses grimpantes dans l’angle du jardin ? Ce n’était plus aujourd’hui que des filaments desséchés ! Partout, les hautes herbes croissaient en place des fleurs ; et ces belles bordures de buis, autrefois taillées en dessins réguliers, imitation naïve des ifs de Versailles, comment les reconnaître ? Leurs