Aller au contenu

Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

À ces mots, qui trahissaient une espèce d’idiotisme, je laissai échapper un léger éclat de rire, et, reportant sur moi-même un regard de satisfaction vaniteuse :

— Mais, lui dis-je, je ne crois pas avoir la tournure d’une charrette.

Puis, contrariée de la manière bouffonne dont tournait cette explication, je le saluai d’un air railleur, et je m’élançai à travers champs. Il ne put m’atteindre, et, grâce à ma course rapide, je fus débarrassée pour quelques instants de son irritante compagnie. Je parcourus toutes les promenades qu’avait aimées ma mère. Je m’assis sur les bancs où elle s’était assise. Je revis la grande source à couvert, qui prend naissance dans une vaste prairie entourée de trembles argentés. Je montai sur l’aquéduc qui porte les eaux de cette source limpide jusque dans la cour du château. Cet aqueduc, bordé de chaque