— Aux Aliscamps ! me dit M. Clair. Nous sortons de la ville, le soleil penche au couchant, nous nous dirigeons vers l’est ; bientôt l’immense champ des tombeaux nous apparaît dans toute sa dévastation, éclairé tristement par la lumière voilée du soir. Je le salue par ces deux vers de Dante :
Si corne ad Arli ove l’ Rodano stagna
Fanno i sepoleri tutto l’ loco varo.
À mesure que nous avançons, le terrain s’élève par degrés et forme une sorte d’éminence qui est le point le plus élevé des terrains circonvoisins. Ce lieu a servi de champ de repos à trois grandes civilisations : il reçut d’abord les sépultures de Gaulois ; après eux vinrent les Romains qui y déposèrent les urnes funéraires renfermant les cendres des trépassés ; enfin, lorsque le christianisme s’établit dans les Gaules, les évêques d’Ar-