Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/313

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leva ; les pas approchaient, la porte s’ouvrit et l’archidiacre entra ; elle se précipita sur son sein comme pour y chercher un refuge. Il l’y pressa avec tendresse. — Ma sœur, ma chère sœur, pas d’épouvante, lui dit-il à voix basse ; écoutez-moi et laissez-vous guider par moi, nos instants sont comptés ; peut-être la mère Catherine accourt-elle déjà sur nos traces. — Oh ! sauvez-moi d’elle, sauvez-moi de son frère, s’écria Jeanne éperdue, vous voyez bien qu’ils veulent ma perte ; vous semblez les craindre et seconder leurs projets, ajouta-t-elle avec un accent de tendre reproche. — Enfant, vous me méconnaissez. Il est vrai, loin d’empêcher cette fête, j’y ai poussé l’abbesse, car ce scandale la perd ; et une fois renversée, c’est vous, Jeanne, c’est moi, qui gouvernons Saint-Césaire. J’ai l’air ici du complice de l’abbesse, je suis en réalité son juge : demain l’archevêque saura tout, de-