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Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/326

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l’archidiacre Ricovis écrivait à Jeanne la lettre suivante : « Soror Dolorosa, séchez vos larmes, l’heure du triomphe et des félicités approche ; ce soir, à minuit, je me rendrai dans votre cellule ; entr’ouvrez-en la porte ; ô ma colombe bien-aimée, ce n’est pas un ravisseur qui doit y pénétrer, c’est l’ami de ton enfance, c’est celui que ton âme appelle et désire depuis si longtemps. Attends en paix, mon ange, et ne crains pas la vengeance de l’abbesse : son pouvoir est détruit, sa chute se prépare. » Il remit cette lettre à un agent mystérieux dont il était sûr et qui avait des intelligences avec des sœurs converses dévouées à Jeanne.

À minuit moins quelques minutes, enveloppé dans un manteau sombre, l’archidiacre quitta sa chambre ; il traversa les grandes salles du chapitre et parvint sur la terrasse qui domine le cloître. Comme la veille,