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rence, et dont les descendants des anciens comtes de Montfrein sont encore aujourd’hui les possesseurs. À la fin du seizième siècle, au lieu de ce château à façades carrées et régulières, s’élevait un vrai manoir féodal entouré de fossés et flanqué de quatre tours massives. La moitié d’une de ces tours colossales reste encore debout. Mais lorsque Richelieu eut détruit les derniers vestiges de la féodalité, que les seigneurs suzerains des petits fiefs ne furent plus que les courtisans du roi de France, l’habitude de vivre à la cour inspira l’amour du luxe à la noblesse française, et les vieux donjons qui avaient convenu aux mœurs rudes et à l’esprit guerroyant des aïeux semblèrent aux fils efféminés de sombres et d’inhabitables prisons. C’est alors qu’aux châteaux forts, qui dominaient comme des nids aériens, chaque hauteur, succédèrent de pacifiques villas, plus