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Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/351

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lointaines, et pourtant elles semblent à portée de la main, tant la sérénité de l’atmosphère en laisse voir la forme et les accidents ; de vertes vallées serpentent à leur pied. Au nord et au midi des allées du Prado, les bastides et les châteaux se déroulent et s’échelonnent sur des pentes riantes. À l’ouest, le soleil couchant empourpre la mer sous ses rayons ; bientôt ces teintes s’adoucissent, et l’on distingue au milieu des flots le fanal éclairé du phare qui signale aux vaisseaux l’approche du port. Que la mer est imposante à cette heure mourante du jour ! je suis restée là longtemps en extase, puis j’ai couru sur la grève comme un enfant, mouillant mes pieds à l’écume des vagues, ramassant des cailloux et des mousses, respirant avec une sorte de volupté les senteurs marines, écoutant avec ivresse ce grand battement de la mer qui est pour l’âme comme