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Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/38

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vières et des fleuves excite vivement l’appétit. Rien n’est délicieux comme les bords de la Saône ; ils ont été si souvent décrits que je ne chercherai plus à les décrire. Assise sur le pont, je jouissais délicieusement de ce panorama mobile qui glissait sous mes yeux : c’était souvent comme une scène de pastorale animée ; des jeunes filles encadrées par un paysage charmant baignaient leurs pieds dans les flots de la Saône ; d’autres conduisaient par les cornes une vache blanche, douce et soumise, qui flairait le vert pâturage et s’y détachait ; c’était encore, tantôt un pittoresque village, un clocher dentelé, groupé, sur quelque colline boisée ou sur les rives murmurantes de quelque grand ruisseau qui venait se jeter dans la Saône ; tantôt une élégante villa, ou un vieux manoir, se cachant dans un bouquet d’arbres, ou dominant la cime d’un rocher ; puis, c’étaient au