Sous le dôme empourpré des arbres de Judée,
Dans cette vaste cour,
Par des pleurs ou des vers mon orageuse idée
Débordait tour à tour.
Passons le corridor, voici le jardin sombre
Où le toit paternel est clos par un vieux mur,
Là, l’orme séculaire abritait de son ombre
L’enfant poète obscur !
Au pied de ce tronc noir je suis encore assise ;
Le bel arbre est toujours de rameaux verts chargé ;
Je sens comme autrefois le souffle de la brise...
Pourtant tout est changé !
Dans cette demeure,
Oh ! vous que je pleure,
Je vous cherche ; hélas !
Ombres bien aimées,
Ces portes fermées
Ne s’ouvrent donc pas !
Tristement j’avance ;
Partout le silence
Ou bien l’étranger,
L’étranger qui passe,
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