En 1655, on dansait au Louvre, dans les appartements d’Anne d’Autriche, un de ces ballets mythologiques ou le jeune roi se plaisait à figurer, et où tout le luxe de la première cour de l’Europe était déployé. La salle du trone offrait un aspect féérique, toute la noblesse de France, portant les costumes les plus splendides, y afflueait ; les femmes les plus belles, les hommes les mieux tournés, dansaient au quadrille du roi ; louis XIV, plein de grâce et de jeunesse, vêtu en guerrier antique, donnait la main à une ravissante femme qui touchait encore à l’adolescence. Rien n’était divin et pur comme la beauté de cette femme, sous son costume de nymphe ; on eût dit un de ces marbres sans prix détachés du Parthenon ; elle portait une tunique de gaze blanche parsemée d’étoiles de diamants ; son front, d’un admirable contour, était couronné d’une simple guirlande