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les condamnés de tous genres qui avaient pu échapper à la justice, y affluaient. Il y avait aussi au-dessus de cette tourbe le vice poétique et doré, les intrigues coupables, mais tolérées par le monde et même encouragées par lui, s’exerçant dans une société choisie à laquelle la cour du vice-légat servait de théâtre. Le vice-légat était à cette époque un cardinal italien plein d’esprit et d’instruction, aimant la poésie et la musique, et se plaisant à réunir dans son palais tous ceux qui pouvaient contribuer à accroître sa réputation de protecteur des lettres. Les femmes un peu compromises, mais encore belles et jeunes, les hommes de mauvaises mœurs, mais à manières élégantes, recherchaient surtout la cour d’Avignon. Là, pourvu que les dehors fussent observés, toute licence était permise.

La belle Diane de Joannis était un enfant lorsqu’elle avait quitté Avignon, et à pré-