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Page:Colet - Enfances celebres, 1868.djvu/143

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pour le pays que la venue de monseigneur ; quelle bénédiction pour les enfants sur qui il allait faire descendre l’Esprit saint ; quelle félicité pour tous les cœurs ! car, non-seulement monseigneur représentait la charité et la religion, mais il représentait aussi la science et les belles-lettres. Monseigneur savait que les mondes qui brillent sur nos têtes durant une belle nuit attestent la gloire de Dieu ; que chaque étoile comme chaque insecte révèle son infini ; que les grands philosophes grecs étaient une émanation de son esprit ; que les poëtes, les savants, les artistes attestent par leurs œuvres sa grandeur. Et, tout en parlant ainsi, l’enfant parcourait rapidement l’histoire ancienne et l’histoire moderne, et nommait les grands hommes qui semblaient avoir été marqués du doigt de Dieu.

Le prélat l’écoutait avec attention et semblait tout émerveillé. Il crut d’abord que le curé, dont il connaissait la belle intelligence, avait composé cette harangue ; mais quand il apprit par lui que le petit Pierre l’avait pensée et écrite seul, il s’écria :

» Cet enfant sera un jour la merveille de son siècle. »

Il embrassa le petit orateur et entra dans l’église accompagné de toute sa suite.

Dans l’église étaient rangés les enfants qui devaient recevoir la confirmation ; ils portaient tous une écharpe blanche croisée sur leur poitrine, et tenaient à la main un cierge et un bouquet blanc. Tête nue, les mains jointes, agenouillés en rang, rien n’était touchant comme l’attitude, le visage recueilli de tous ces jeunes néophytes.

La confirmation est un des sacrements les plus vivifiants