BENJAMIN FRANKLIN.
Le jeune imprimeur publiciste.
Le spectacle de la mer est tellement saisissant et grandiose, que toutes les imaginations en sont frappées ; l’homme du peuple sent son âme agrandie devant cette immensité, l’enfant s’en étonne et s’en émeut ; les grandes scènes de la nature font ressentir aux êtres les plus ordinaires, quelques-unes des sensations des artistes et des poëtes. Si l’aspect de l’Océan est sublime, le rivage d’un port de mer a des anfractuosités pittoresques, où pendent les algues marines et les coquillages ; quelquefois des grottes ou des rocs surplombés, qui sont autant de parages familiers aux jeunes riverains, aimés et explorés par eux.
Par une belle saison d’automne, un enfant de huit ou neuf ans allait tous les soirs, vers la tombée de la nuit, nager dans la rade de Boston. Cette ville n’avait pas alors l’importance qu’elle a acquise aujourd’hui ; plus restreinte, elle n’était qu’un grand centre de population des colonies anglaises en Amérique. L’industrie et le commerce s’y développaient cependant avec cette activité régulière et incessante qui caractérise le génie anglais.