Page:Colet - Enfances celebres, 1868.djvu/347

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NOTICE SUR WINCKELMANN.

Jean-Joachim Winckelmann, un des plus illustres antiquaires des temps modernes, était le fils d’un pauvre cordonnier de Steindall, ville de la vieille marche de Brandebourg. L’enfant montra tout petit les plus heureuses dispositions pour tout ce qui touchait aux arts : l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, l’euphonie des langues l’attiraient invinciblement ; il échangea ses prénoms de Jean-Joachim contre celui de Giovanni, comme plus harmonieux, et c’est toujours ainsi qu’il signa ses ouvrages. Son père comprit son intelligence sans toutefois en deviner l’aptitude particulière, et malgré son extrême pauvreté, il s’imposa des privations de tous genres pour subvenir aux dépenses que nécessitait l’éducation primaire de son fils. Malheureusement il devint infirme et dut entrer dans un hôpital.

Dans ce dénûment complet, le jeune Winckelmann aurait été réduit à entrer dans un atelier, sans l’appui que lui prêta le vieux recteur du collége de Steindall. Ce bon vieillard se nommait Toppert, il avait remarqué les merveilleuses dispositions de son élève, et en peu de temps il le vit expliquer et commenter avec la même précision que lui-même aurait pu le faire, les auteurs classiques de la Grèce et de Rome. La Grèce surtout l’attirait invinciblement. Il se passionna pour Hérodote et pour Homère ; il trouvait en eux des descriptions qui lui faisaient comprendre toute la