Page:Colet - Enfances celebres, 1868.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

deux ou trois jours à Orléans pour te réconforter, puis tu continueras ta route jusqu’à Paris, et moi, demain, de retour à Melun, j’irai avertir ta mère qui doit te croire perdu. »

Le petit Jacques remerciait avec une vive reconnaissance le bon gentilhomme, et couvrait de caresses ses mains qui, en ce moment, laissaient flotter les rênes. Mais ils arrivaient dans une plaine où la route qui montrait Orléans, devant elle, devenait plus belle. Le cheval reprit le trot, l’enfant cessa de parler et même ne fit plus aucun mouvement. Le gentilhomme s’imagina qu’il dormait et ne songea plus à lui ; mais arrivé à la porte de l’auberge où il devait loger, quand il poussa Jacques pour le réveiller, il s’aperçut qu’il avait perdu connaissance et qu’il était pris d’une grosse fièvre. Le cordial qu’il avait bu ne lui avait donné qu’une force factice d’une heure.

Que faire ! Le gentilhomme connaissait la charité des bonnes sœurs de l’hospice, il y conduisit lui-même le petit Jacques.

Le lendemain il vint le revoir avant de reprendre la route de Melun ; la fièvre de l’enfant avait cessé, mais il était tout courbaturé et ne pouvait se remuer dans son lit ; l’excellent seigneur le confia aux soins des religieuses, lui remit une lettre de recommandation pour Paris, et s’éloigna en lui promettant de nouveau d’aller le soir même rassurer sa mère.

Trois jours de repos guérirent entièrement le petit Jacques, qui put se remettre en route pour Paris : on lui donna douze sous et quelques provisions avant qu’il