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« — Pas de faiblesse ! vous avez logé dans votre hôtel, les Contât, les Mars, les Talma, les de Genlis, les de Staël, et vous savez le respect qu’on leur doit. »

Taverne a relevé la tête en me disant :

« — Oui, monsieur, j’ai gardé les portraits de toutes ces personnes illustres, donnés par leurs mains, ils sont dans ma chambre.

« — Eh bien ! qu’ils vous inspirent. »

Et je me suis éloigné sur ces paroles.

— En vérité, docteur, reprit Nérine, tout ceci est d’une gaîté folle et verse du baume sur ma blessure.

— Quelle amusante comédie on pourrait écrire sur cette aventure ! dis-je à l’actrice.

— Écrivez-la et je la joue, répliqua la comédienne ; mais je voudrais connaître le jeune Adolphe.

— Oui, faites-le venir, dit le docteur à Nérine, lui seul peut nous apprendre ce que ses nobles parents méditent en ce moment.

Nérine agita la sonnette et envoya prier l’écolier de venir lui parler. Il se fit attendre, il prit le temps de changer de toilette.

— Quoi, madame, vous daignez encore me recevoir ! dit-il en entrant d’un air radieux !