Page:Colet - Les Derniers Marquis - Deux mois aux Pyrénées - 1866.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 263 —

des montagnes étagées, toutes dorées en ce moment par le soleil, forment un fond éclatant à cette ville détruite ; cet horizon lumineux est une magnifique entrée dans la chaude Espagne.

Un jour du printemps de 1793, Fontarabie se mit à vomir des obus et des boulets sur Hendaye, sa voisine de l’autre rive ; une forteresse protégeait en vain le village français, en vain une redoute s’élevait à côté sur un tertre appelé la montagne de Louis XIV, les Espagnols conduits par don Ventura Caro enlevèrent et détruisirent toutes les batterie. Mais un an après, Fontarabie subit de cruelles représailles. La ville espagnole était défendue par huit cents hommes et cinquante bouches à feu ; le capitaine Lamarque et le représentant Garreau passèrent la Bidassos à la tête seulement de trois cents Français, ils s’avancèrent héroïquement sous une décharge formidable de mitraille ; ils répondirent par une canonnade terrible qui troua les remparts et s’emparèrent d’une position d’où ils dominèrent bientôt la ville. Deux capucins espagnols présidaient à sa défense ; le capitaine Lamarque les fit sommer de se rendre sous peine d’être immédiatement passés au fil de l’épée, eux et la garnison ; il leur accordait un délai de dix minutes pour prendre une décision. Les capucins, qui tenaient à la vie, livrèrent Fontarabie.