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vi
préface

d’en revoir les épreuves et de prémunir le lecteur contre les attaques des journaux, dans une courte préface. Ces attaques furent nombreuses et ardentes. Quoique deux romans du genre qu’on me reprochait, eussent précédé la publication du mien, les journaux sérieux, comme on dit, formant un bataillon sacré, concentrèrent contre moi leurs indignations et leurs exorcismes. « Ne lisez pas, disait aux femmes du monde le plus autorisé des critiques, ne lisez pas ce livre impur ! » m’appliquant ainsi le mot orgueilleux que Rousseau mit en tête de sa Nouvelle Héloïse. Un autre me traitait de madame Cottin, doublée de Mogador ; un troisième, de païenne regrettant les priapées antiques. Les plus modérés me jugèrent une âme fourvoyée par l’audace et le doute, et qui devait rentrer bien vite dans la règle salutaire du respect humain et des attermoiements dévots.

« Quelques-uns qui ont lu un ouvrage en rapportent certains traits dont ils n’ont pas compris le sens, et qu’ils altèrent encore par tout ce qu’ils y